Le brûlis :

une technique vieille comme le monde, mais...

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panneau attention

Le terme d'écobuage, généralement employé ici pour désigner le brûlis à feu courant, désigne en fait une technique bien particulière, pratiquée du XIIIe au XVIIIe environ et qui consistait à détacher à la houe la couche superficielle de terre gazonnée, à la faire sécher puis à la brûler et épandre la cendre dans les champs. Pratiqué sur des terrains acides, il assurait un nettoyage radical du sol, sa fertilisation et la neutralisation temporaire de l'acidité. Nécessitant une énorme quantité de travail, et concurrencée par le chaulage et les engrais, cette méthode est abandonnée en Europe depuis le XIXe.

 

écobuage 1

Les brûlis à feu courant, appelés donc (improprement) "écobuages" ou encore "feux pastoraux" sont pratiqués régulièrement ici, en principe en hiver, lorsque la végétation est desséchée par le soleil, le gel et ... le vent du sud.
Le but est avant tout de nettoyer des zônes de fougères, ronces et autres ajoncs, souvent assez difficiles d'accès pour des machines ou même des hommes, afin de favoriser la repousse d'herbe et le maintien de pâturages. Ils maintiennent également le sol "propre" et, paradoxalement, peuvent éviter des incendies !
Sans cette pratique, la montagne serait vite envahie car il semble difficile d'en assurer l'entretien, même à grandes rasades de désherbants, plus polluants encore.

 

écobuage 2

Normalement, l'écobuage ne détruit que la végétation basse, morte et sèche. Les arbres n'en souffrent pas... ni les piquets de clôtures !
Seulement voilà, chaque année, des fermiers, des bergers, sont surpris par le développement ou la persistance d'un feu qu'ils ont allumé. Maladresse lors du choix de l'endroit de départ du feu ou malchance si le vent se lève - le vent du sud est violent et parfois imprévisible - et c'est le début d'un incendie.
En cette fin janvier 2002, depuis une dizaine de jours, les pompiers n'ont pas un instant de répit, les feux repartent de partout, menaçant parfois des maisons. Pire, l'écobuage mal maîtrisé a déjà fait des victimes : randonneurs il y a quelques années, fermiers...

 

écobuage 3

Randonneurs, soyez prudents ! Comme il vous est difficile de savoir si un écobuage est prévu dans votre zône de balade, et si la saison est favorable au brûlis, ne prenez pas de risques inutiles. En cas de fumées suspectes, surtout par temps sec et venteux, n'hésitez pas à renoncer à la balade prévue. Il suffit d'une forte rafale qui emporte une boule de fougères enflammées pour que le feu vous entoure...

 

Sachez aussi que :
- en principe le feu monte plus vite qu'il ne descend
- un feu attisé par le vent progresse et se disperse TRES vite
- la plupart des victimes périssent asphyxiées par la fumée ; le feu s'arrête sur le rocher, mais pas la fumée.
- le front d'un feu d'écobuage normal n'est pas trop profond car la petite végétation brûle vite. Si vraiment il n'y a rien d'autre à tenter, repérez un trou dans la végétation, abandonnez les vêtements en nylon, mouillez votre mouchoir avec l'eau de votre gourde, arrosez-vous les cheveux avec le reste et, mouchoir noué devant le nez, foncez...

(Conseils prodigués par un dépliant distribué il y a quelques années à la suite d'un drame ayant causé la mort de plusieurs randonneurs.)

 

feu à contre-vent
pas joli après !

Le feu a été allumé en haut, à contre-vent. Il se propagera moins vite et les brindilles emportées par le vent se déposeront sur une zône déjà brûlée.

Hélas ! Le paysage en souffre pendant quelque temps !!!

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