Contexte
: Septembre 2003. Nous sommes basés à Spokane (WA). Après
les visites à la famille nous louons une voiture et partons découvrir
quelques sites réputés : Grand Teton Park, Yellowstone et
Glacier Park.
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Grand Teton National Park : la Snake River |
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Le 9 septembre
2003, nous arrivons à Jackson par le sud, en longeant la Snake River.
J'ai du mal à ne regarder que la route ! Malgré moi, mes yeux
fouillent les détours de cette magnifique rivière qui apparaît
à chaque virage. Etonnant, il n'y a pas un pêcheur sur les rives. De providentiels travaux sur la route me permettent d'observer une bonne longueur de rivière et là, je vois enfin des pêcheurs... Mais pas comme je croyais: des barques descendent en dérivant plus ou moins. Dans celles-ci, un rameur et deux pêcheurs à la mouche (nymphe ou streamer sans doute). |
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Cette
technique semble très en vogue dans toute la région que
nous avons traversée : Snake River, Yellowstone R, Clark Fork R....
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Bon
! Me voici à pied d'oeuvre. Pas un mouvement sur l'eau, pas un
insecte. Je tente quand même ma chance en pêchant l'eau en
sèche, avec un plumeau local. Rien ! Je finis par monter un gammare un peu plombé sur le bas de ligne en 18 que l'on m'a conseillé... Un petit coup de nez sans suite m'encourage malgré tout. J'arrive au cours principal... tellement large que je ne sais pas où poser ma soie ! Finalement, en bordure d'un grand courant, je vais prendre, coup sur coup, trois petites arcs (20cm)... |
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J'avais
dit à ma femme, restée sur le parking, que je remontais
vers midi. Je n'ai plus grand temps (si je ne me perds pas dans les buissons!) Retour bon pas vers le parking, en longeant le petit bras... Quand même, ce courant est bien joli... Allez, juste un coup de ligne... Oups ! Un léger frémissement de l'indicateur, mal ferré et je rate un très joli poisson que j'évalue à une 40aine de cm. J'insiste... fini ! Je redescends de quelques mètres, pose à ras de la rive creuse... Touche ! Cette fois, je ferre... et amène sans trop de mal une jolie "cutthroat"(cou coupé) d'une trentaine de cm... Photo (sous la pluie, pas facile), "au revoir ma belle" et retour triomphal au parking... Ma première truite américaine ! Heureux ! En remontant, je vais rencontrer deux pêcheurs locaux sur ce même bras. Pas trop le temps de discuter, mais le premier me montre sa mouche : une pheasant tail avec une bille or sur hameçon de 12. |
Grand Teton National Park : la Cottonwood Creek |
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Notre
ranger m'avait indiqué un autre coin sur la Snake, nous décidons
d'y faire un tour, d'autant plus qu'il y a un emplacement pique-nique.
Retour vers le Visitor Center et nous prenons la route de Jenny Lake.
Arrêt sur le pont de la Cottonwood Creek. Il y a bien la table et
les bancs pour manger, manquent les parapluies et un petit chauffage ! Allez, vite fait, on expédie la salade composée achetée à Jackson et je me propose de descendre vers la Snake en longeant la Cottonwood... Finalement, celle-ci est si belle que je ne résiste pas: je vais y passer les deux heures prévues. |
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J'ai
gardé le gammare de ce matin mais au bout d'une demi-heure, je
n'ai pas eu une touche. Et puis, à la fin d'un plat, je vois un
gobage timide. Allez, je monte un bon vieux cdc bien de chez moi, sur
un bout de 14... Au premier passage, elle monte ! Oh, pas grosse, une
cutthroat de 22cm peut-être, mais c'est la première en sèche.
Le temps a passé bien vite, je suis loin de la Snake et je décide de remonter. Pendant presqu'une heure, les gobages vont se succéder et je prendrai une trentaine de petits poissons: arcs (à gauche), brooks (saumons de fontaine, à droite), et quelques cous coupés. Manque de chance, arrivé au pont où ma femme m'attendait avec le camescope, plus un gobage ! Sur cette rivière, je n'ai rencontré personne... même pas un ours ! |
Yellowstone National Park : la Gibbon River |
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Vendredi
12 septembre 2003. Les rivières longées lors de notre route
vers West Yellowstone m'ont fait rêver. Pourtant, cette eau nauséabonde
qui sort des geysers et qui laisse des paquets de mousse sur la rivière
me semblait de mauvais augure, mais le nombre de pêcheurs vus sur
les rives prouvait le contraire. J'ai donc pris une autre licence à West Yellowstone (Montana) mais cette fois, les 10$ permettent de pêcher 10 jours. La Gibbon River me plaisait particulièrement mais voilà, ce matin-là, j'ai eu droit à tout: pluie, grêle, vent à ne pas tenir une soie sur l'eau... Pas une touche en une heure de combat contre le vent. J'ai jeté l'éponge et suis revenu manger...dans la voiture !!! |
Yellowstone
National Park : la Madison River |
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Retour
vers W.Yellowstone et arrêt sur un parking en bordure de la Madison
River. Un rayon de soleil enfin mais le vent est encore violent. Surprise, il y a des gobages sur la Madison. Un pêcheur, arrivé avant moi, me dit qu'elles ne montent pas et change sa mouche pour une imitation de sauterelle qui ferait fuir toutes les farios sur un km de gave... Optimiste, je me dis que mon petit cdc va être efficace... Déception: en une heure, je ferai monter et raterai trois poissons et je prendrai finalement une brown (fario) de 25. Et ce n'était pas à cause du vent ! L'autre pêcheur dégoûté sans doute, est parti. Je remonte vers le parking et rencontre un pêcheur qui prépare son matériel à côté de son camping-car. Il me conseille de pêcher en nymphe et me montre sa boîte : des pheasant tails sur hameçon de 14. Bon, j'ai à peu près ça, je retourne à la rivière. |
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Le vent est un peu tombé, les "gobages" continuent. Je me place en tête d'un courant léger... Trois arcs de 30 vont s'accrocher, suivies de deux farios de même taille en à peine une demi-heure. Je me retourne vers la voiture pour faire signe à ma femme de me rejoindre avec le camescope (c'est le scoop!) et je vois, derrière moi, à une vingtaine de mètres, un bison broutant tranquillement... Emotion, je suis dans une boucle de la rivière, il me coupe la retraite ! Mais il a vu plus de pêcheurs que je n'ai vu de buffalos et continue paisiblement. Je regagne le début du courant (pour ne pas lui donner l'impression que je le suis) et en fin de dérive de ma nymphe, je vais ferrer et amener au sec une jolie fario d'une quarantaine de cm. |
Nous avions prévu également un coup de ligne à Glacier Park mais la pluie, le froid, la neige nous ont contraints à renoncer.... Il y a cependant de jolis coins aussi. Nous y avons vu moins de pêcheurs, peut-être étaient-ils comme nous, découragés par le temps.
Extrait
d'un journal de Spokane (page des sports). Chaque jour, pendant notre
séjour dans cette ville (une quinzaine fin septembre), les chiffres
étaient sensiblement les mêmes, ce qui peut donner une idée
de la quantité de poissons fréquentant ces puissantes rivières
! (Bonneville est en aval de la Columbia. La Snake est un affluent de
celle-ci. De nombreux lacs sont traversés par l'une ou l'autre.)
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En conclusion : Dans les quatre états où nous sommes passés, la pêche -et le tourisme pêche- est omniprésente... Publicités, magasins, parkings "spéciaux" pour pêcheurs, panneaux... Nombreuses rivières, puissantes, magnifiques, respectées en général, lacs innombrables et immenses, le pêcheur n'a que l'embarras du choix ! Commerçants, guides, rangers sont en général efficaces. Les autres pêcheurs rencontrés ne sont pas avares d'un "Hi" ni d'un conseil. Ils ne semblent pas pêcher longtemps au même endroit , ni être gênés par la proximité d'un collègue. Le "catch and release" est amplement pratiqué. Alors, si vous aimez la pêche et si vous allez dans le coin..... emmenez les waders !!!